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03 septembre 2005

la faille


En avant première pour mes "bloggers" voici le texte, tiré d'un fait véritablement vécu, qui a été présenté à la fête des tetxes en finale du stage Ecrire au Val de Consolation.
La faille
1 -2 – 3 – 4 – 5 .Au bout de cinq secondes, le parapente doit prendre l’air, s’élever grâce aux courants ascendants.Mylène pourra planer au dessus du vide comme un oiseau de proie qui repère sa victime. Elle doit courir le plus vite possible pour avoir suffisamment d’élan ; que le vent ne la rabatte pas le long de la falaise.L’abîme est là ; il lui revient de sauter en toute confiance et elle va le faire.C’est presque parfait ; seul un petit détail...Comme à son habitude, elle s’était harnachée minutieusement. Elle connaissait les risques qu’elle prenait. Voila cinq ans qu’elle sautait tous les week-end, sa pratique était sans faille.Pourtant alors qu’elle s’amarre à sa grande aile volante, elle jette un œil sur ses enfants qui jouent à côté d’elle ; sa fille se balance à une corde accrochée à une branche. Soudain Benjamin, deux ans, est sur le point de se faire renverser. Mylène a peur, elle crie pour arrêter de justesse le gamin. Puis elle reprend sa tâche mais elle a oublié d’accrocher le mousqueton central qui relie la ceinture à l’armature de l’appareil.
Après un signe aux enfants et aux équipiers affairés autour de leur matériel, elle s’élance confiante.
Il y a toujours un moment d’émotion avant de faire le pas. Cinq secondes pour revoir sa vie, 1, 2, 3, 4, 5.
Ce jour-là, c’était le saut de la mort.
L’appareil déséquilibré s’est mis en vrille et plutôt que de porter Mylène, l’a suivie dans sa chute. On a retrouvé son corps, cinquante mètres plus bas, fracassé dans les rochers.
Marc
25 août 2005 Val de Consolation

1 commentaire:

Escoub a dit…

Non je n'ai pas vécu directement la situation mais les accidents de parapente ont toujours été pour moi le risque absolu qui allie le plaisir divin de voler au dessus du monde et l'éventualité de se retrouver brutalement et définitivement dans la terre.
C'est arrivé à Sylvie Legrand (c'est mon récit arrangé) et à Jean Pierre Ballée.

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