Le 16 J’apprends le décès de l’ami Georges. Je ne suis pas trop surpris car, atteint
d'une maladie neurologique dégénérative, lors de ma dernière visite au domaine de Collongue qui date d’avant les fêtes, j’avais été impressionné par son contact « absent ».
Etait il conscient ? Sûrement de quelque chose mais de quoi ? Il n’était en tous cas plus avec moi, parti dans un autre monde. Ses problèmes se résumaient à ne pas rater l’heure des repas ou du goûter. J’ai croisé son regard longuement. J’y voyais tout notre passé commun et un peu du sien mais nous n’avons pas échangé quoique ce soit. Il s’est laissé gentiment bousculer, peut être s’est il, à mon contact corporel, souvenu des soins que je lui donnais jadis. Quoiqu’il en soit, il n’était plus le Georges que nous connaissions, si brillant et si attachant. Il est entré dans l’Histoire qui l’intéressait tant alors que nous nous débattons encore pour un temps avec la notre.

Le
19 Je rentre des obsèques de Georges après avoir fini de passer l'après
midi au cimetière à attendre que les fossoyeurs veuillent bien venir
recouvrir la tombe où le cercueil avait été déposé. Il faisait froid et
même les bavards n'en pouvaient plus d'attendre. Nous avons eu du mal à
nous reconnaître entre vieux copains, Annick Douguedroit, Françoise
Rougier, Colette, Josette, Alain L. et moi, avons aperçu la nouvelle
génération des petits enfants Comet avec Maxime le premier. Nous avons
partagé notre chagrin avec les enfants Muriel, Christophe qui est grand
père et Jean Paul.
Je suis alors parti, au pas de course faire le tour du cimetière
paysager du Grand St Jean qui n'en finit pas, pour rejoindre le jardin
du souvenir, voir ce qui reste d'Olivier, une plaque, que j'ai eu du mal
à repérer, perdue au milieu des autres.