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19 mai 2015

L’ami Georges en maison de retraite.


Je reviens du Domaine de Collongue où je suis allé déjeuner. Avec Georges ? Et bien oui, j’avais réservé une table pour nous deux. A mon arrivée, il était là, debout devant la porte. Le service est bien fait, le personnel nombreux et attentionné, il avait été prévenu. Je l’avais vu en février, donc je l’ai reconnu mais ce n’est plus l’ami, le complice d’antan. Il a toute sa tête, il est présent, il répond bien à toutes les questions mais il est désolant d’indifférence. Ce qu’il dit de lui ? « Je vieillis ». (Effectivement, on aurait du mal à le reconnaître)  « Mais Georges, j’ai deux ans de plus que toi ! » « Ah bon ! ».
Mais il va bien, il ne se plaint pas, au contraire il dit qu’il a tout ce qu’il lui faut, que les gens sont sympathiques. Il ajoute aussi qu’il était très bien chez lui, tout seul … On peut soupçonner qu’il est bien « médicalisé » …
Mais il va bien, il ne se plaint pas, au contraire il dit qu’il a tout ce qu’il lui faut, que les gens sont sympathiques. Il ajoute aussi qu’il était très bien chez lui, tout seul … On peut soupçonner qu’il est bien « médicalisé » …
La conversation, pendant le repas a du mal à se maintenir malgré un confort certain d’une pièce bien insonorisée. Il parle par clichés : "comment vont les enfants" ... alors qu'il ne se souvient pas de ses petits enfants. Tout va pour le mieux cependant, il ne se plaint pas et ne semble pas s’ennuyer bien qu’il ne regarde pas la télé et qu’il n’utilise son ordinateur que pour des jeux. Inutile de tenter de communiquer avec lui à distance il n’a ni téléphone ni messagerie. Que lui reste t’il ? Du Moyen Age ? Pas grand-chose. De Sylvette ? C’est mélangé. De sa famille ? Il n’y pense guère mais si on insiste un peu il voit Muriel et elle l’emmène chez lui de temps en temps. Il suit les animations du domaine mais ne connaît ni ne reconnaît personne.
Il dit qu’il fume moins mais il n’a guère d’appétit, il chipote en laissant son assiette pleine. Il n’a qu’une hâte c’est que le repas se termine pour monter faire sa sieste. « Je te laisse finir ton café. » et hop le voilà parti … Je reste un moment abîmé dans mes réflexions et, levé pour rentrer je le vois revenir pour chiper deux bouts de pain derrière le comptoir. C’était sans compter sans la vigilance de l’hôtesse qui l’interpelle : « Non Monsieur Comet, vous devez demander ». Tel un gamin pris en faute Georges tente de se faire tout petit et il obtient un morceau qu’il aurait très pu prendre sur sa table alors qu’il en restait deux. Avant de le voir disparaître dans l’ascenseur j’ai eu le temps de le toucher en lui rappelant le bon vieux temps où je le massais dans mon cabinet de kinésithérapie. (photo Georges et Joseph, octobre 2010 à La Baume)
Sur ce, j’informe Muriel et Marie Jo en copie de mes réactions. Cette dernière prend alors l’initiative d’aller voir Georges avec Alain. Nous étions de la même bande et Georges avait gardé des liens plus étroits avec eux par le club cinéma. Prévenue, sans doute elle aborde Georges avec plus de précautions que moi et obtient de lui des réponses plus sympathiques. Ma réaction immédiate est d’en être vexé mais ma fille veille et je relativise la situation.

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