Il parait que, de son côté, il
prend quelques jours de vacances pour une réunion de famille. Je soupçonne qu’il
est allé retrouver sa sœur et faire la fête avec elle… Je me promets d’en
profiter et de ne pas m’affecter comme pourrait le croire Sylvie qui pense que
je suis triste. Non un chat de race, comme je le suis grâce à mon pedigree, ne
se laisse pas aller.
Je suis très content de ce que je
vis. J’aime la compagnie mais parfois je disparais et on me retrouve dans un
coin du jardin ou bien je rentre à l’improviste me frotter aux premières jambes
venues.
Alors il est rentré, le patron.
Très fier de ses petites vacances, parait qu’il s’inquiétait que je pourrais
m’affecter d’être abandonné, c’est bien mal me connaitre. Je suis à l’aise
partout et j’adore me précipiter dès qu’il y a du mouvement. Le jardin est mon
domaine, j’accompagne qui veut bien s’y promener.
J’ai bien apprécié le commentaire
de Sivi à la fin de la première partie de ce journal. Je me sens important car,
dit elle, sans moi elle n’aurait guère de nouvelles du patron. A propos elle
lui a raconté que la plus jeune de ses chattes est allée deux fois chez le
vétérinaire parce qu’elle ne mangeait plus et se grattait. Quelle histoire !
Elle y a gagné des super croquettes, parait il, vendues par le praticien (il
n’y a pas de petits profits). Il faudrait que j’essaye la manip.
Il pleut aujourd’hui, c’est
curieux mais ça ne me gêne pas. Au contraire, je suis tout propre maintenant et
il parait que je sens bon. Je viens de sauter sur le bureau tout mouillé. Il
est sympa, le vieux, il encaisse tout et je peux faire n’importe quoi.
Ah ! Pas tout pourtant, tout à l’heure je me suis introduis dans la
volière alors qu’il donnait à manger aux pigeons et il est intervenu au moment
où je m’attaquais à un jeune qui ne savait pas voler.
Oui je suis fier, Sivi
s’intéresse à moi. Elle a dit un jour qu’elle allait m’apprendre à miauler. Là,
je crois qu’elle frime car ce n’est pas parce qu’elle fait du théâtre qu’elle
peut prétendre savoir miauler et surtout apprendre les bonnes manières à un
vrai chat. Car je suis un vrai chat même si des criminels m’ont amputé de mes
fonctions de géniteur… Pour le miaulement, je sais rester discret et je ne veux
gêner personne.
Pourquoi Pouf ?
Vous aurez remarqué que mon
nom
est Nidja par la volonté de ma patronne d’origine. Or Luke en a décidé autrement
et je suis devenu Pouf au grand bonheur de tout le monde sauf moi qui suis
parfaitement indifférent à toute sorte d’appellation. Elevez un peu la voix
dans ma direction et j’arrive à toute vitesse persuadé d’avoir une caresse en
échange.
Oui je suis très apprécié si ce
n’est d’Antonine
[i]
qui déclare haut et fort qu’elle ne m’aime pas. Curieux car vous me connaissez,
on ne peut pas être
plus avenant. Mais
voilà, elle est très craintive, elle a peur des cambriolages et, en l’absence
du patron, je me suis permis d’aller chez elle sans frapper à sa porte… Non
elle ne se remet pas de la disparition de Marcel, mon prédécesseur qui était
d’une discrétion remarquable sauf pour importuner Bernadette. Elle ne
supportait pas ses miaulements et il avait du prendre des leçons particulières
avec Sivi…
A propos de Marcel, quel prénom pour un chat ! La
famille préférait Céji (C J ou Cordula Junior) Je suis allé sur sa tombe ce
matin, voir photo, sans émotion particulière
On verra plus tard que cette
appellation crée des controverses. Julia trouve que c’est dévalorisant et que
j’ai une certaine noblesse qui doit être respectée.
Je me doutais bien de quelque
chose, depuis plusieurs jours la maison a changé.
Je vis dehors maintenant après avoir été
enfermé dedans « le temps que je
m’habitue ». Après avoir pris possession de l’intérieur, je n’y mets les
pattes que pour manger, même la nuit, oui, je vis dehors. C’est trop bon !
je n’arrête pas d’explorer tous les bosquets et comme je ne crains pas les
moustiques je dors là où ça me plait. Je me méfie toujours des rencontres mais
je suis de nature confiant et me laisse facilement caresser mais ne vous avisez
pas de me prendre dans les bras je déteste ça.
Le patron, occupé par mille
tâches ne fait plus attention à moi ou presque. Il parait que c’est les
vacances. Je deviens une curiosité de la propriété au même titre que les
pigeons paons, les tortues ou les poissons, ceux que le héron n’a pas mangés.
Et il y a aussi la piscine qui demande beaucoup de soins pour conserver une eau
claire malgré la chaleur. J’aime bien m’y abreuver au risque de piquer une tête
ce qui me déplairait considérablement.
Oui je suis devenu un « classique
de l’Escoubaïre ». Je suis à l’aise avec qui que ce soit pourvu que l’on
n’entrave pas ma liberté. Même les chiens ne me font pas peur et ils n’ont qu’à
bien se tenir. Et, je m’amuse à effrayer les pigeons rien qu’à les regarder
devant leur cage. Maintenant que j’ai toute liberté, je laisse le patron
tranquille et ne vient plus trop le déranger quand il travaille à l’ordinateur.
Cependant j’adore faire le tour du jardin derrière lui le matin. Il ne manque
pas de s’arrêter pour me caresser le pelage que j’ai particulièrement fourni.
Samedi c'était la fête ici pour les
vingt ans de Luke. Vous ne connaissez pas Luke ? C'est un numéro exceptionnel,
gentil comme tout il a une bande de copains et copines qui semblent se
connaitre depuis toujours. Il n'y a que les chiens, bien jolis, il faut le
reconnaitre, qui ne fument pas. Luke a la réputation de ne pas s'en faire mais
tout le monde l'adore. En plus, un vrai
acrobate
qui, jadis, faisait des exploits
au trampoline (en 2013).
A propos
de trampoline, il n’a pas
manqué de faire de belles bêtises avec ses copains pendant la nuit de cette
fête mais je n’en dirai
pas plus..
A 3.45 ce matin, ce dimanche, je
réveille le patron, j’appelle du bas, oui j’ai de la voix quand il le faut. Un
intrus, un énorme chat voisin, s’est introduit dans la maison. Ce n’est pas la
première fois qu’il vide ma gamelle que je laisse toujours à moitié pleine, par
politesse. Là je n’en peux plus, c’est trop fort et bon gré mal gré le pauvre
homme est descendu m’aider à le chasser. Julia, avec qui j’ai passé une nuit
lors de son récent séjour, a dit que j’étais un animal sacré et qu’il fallait
respecter toutes mes volontés. Je suis donc devenu comme les femmes, quand on
leur laisse le pouvoir, elles le prennent et rendent les hommes esclaves.
Maintenant que je suis bien
habitué à la maison et au jardin, je soupçonne que le patron va vouloir me
laisser dehors la nuit. Je vous en reparlerai.
Et bien c'est fait ! Ça n'a pas trainé ... J'ai passé la nuit dehors,
avec la porte fermée. Pour le principe c'est désagréable. Certes je ne
manque pas de coins confortables d'où je peux surveiller les mouvements
divers mais je préférais partager le lit de Julia, moi "l'animal sacré".
Et puis même, si ça évite les courants d'air et les intrusions
étrangères dans la maison, je suis obligé de ne dormir que d'un œil et
rester sur le qui-vive. Je sens que je vais abandonner le statut
d'animal domestique, de chat d'intérieur pour adopter celui de chat
sauvage. Ma grosse queue fera plus d'effets.
Ca m’amuse de les voir se
chamailler à propos des éponges. Oui celles qui trainent sur l’évier et qui
servent à effacer les saletés qui trainent un peu partout, surtout celles de la
vaisselle.
Alors, en principe, chez les
humains tout doit être propre avant d’être sali. Or, si on utilise une éponge
propre pour enlever de la saleté, elle cesse d’être propre, même après un
rinçage. Le patron, lui, n’est pas trop regardant sur la propreté et il utilise
toujours la même éponge pour les services qu’il effectue. Autant dire qu’elle
devient rapidement de couleur douteuse. C’est scandaleux pour quelqu’un qui se
respecte de l’utiliser dans l’état.
Aussi, pour les personnes sensibles, plein de prévenances, il laisse en
évidence et à disposition une deuxième éponge propre qui ne manque pas d’attrait, même séchée avec
le temps.
Nous les chats, avons appris, une
fois pour toutes, à nous laver sans utiliser d’éponge. Après avoir mangé
quelques croquettes et un peu de pâté de poisson, je m’installe, assis, couché
peu importe et me lèche consciencieusement en humectant ma patte avant et en me
la passant sur la tête et le dos, tout ce qui n’est pas accessible directement
avec la langue. Ainsi je ne sens pas mauvais et je n’ai pas de puces. Mon
calvaire c’est ma queue. Elle est tellement grosse qu’elle ramasse toutes les toiles d’araignées qui trainent et
dans le bureau du patron et il y en a beaucoup… Il dit que ce sont des pièges à
moustiques.
Ah les moustiques ! Parlons-en !
Ici, tout le monde se gratte surtout par temps de canicule (sauf les fumeurs,
bien entendu). Le patron est obligé de se mettre en pantalon long et de se
couvrir les bras quand il est dehors à jardiner. Moi ils ne me font pas peur,
grâce à ma fourrure qui tient chaud l’hiver et me garde au frais l’été, je suis
protégé de tout.

Sans pitié
Des visites, Il y en a souvent,
c’est très agréable car je ne manque pas de me manifester et je fais
l’admiration des nouveaux venus et j’obtiens quelques caresses. Les gens arrivent
de partout, les animaux aussi d’ailleurs, il n’y a pas de clôtures dans la
propriété et moi j’aime ça. Certains empruntent la porte d’entrée, quelques uns
sonnent mais la plupart du temps ceux qui utilisent la sonnette se plaignent
qu’elle ne marche pas et le patron, très fier leur montre qu’ils ont tord.
Hier c’était Flavie, je ne la
connaissais pas, il parait qu’elle vit avec plein de chiens et quelques
moutons, elle descendait de sa montagne avec sa fille. Le patron était tout
content, il dit que c’est sa fille adoptive, moi j’étais à la fête car des
caresses j’en eu.


Il n’y a pas très longtemps, je n’étais pas encore dans la
maison, elle venait deux fois par an avec un camion frigorifique chargé de
viande d’agneaux qu’elle livrait après commande. Quand j’y pense, c’est
horrible, passer du temps à élever avec amour des petites bêtes innocentes et
les abandonner à l’abattoir après quelques mois. Enfin, c’est ainsi et moi je
ne fais pas de sentiments non plus avec les lézards
ou les oiseaux que je chasse.
Vous n’allez pas me croire !
Non ce n’est pas moi qui ai pris un bain mais le patron. Je ne sais pas ce qui
lui a pris. Il voulait faire un exploit sans doute.
Vers 18.30 après
l’arrosage habituel du jardin, voici qu’il s’apprête à s’immerger dans le
bassin. Je n’en croyais pas mes yeux, ce n’était vraiment pas ses habitudes.
Rien ne pouvait le motiver particulièrement, le temps était orageux certes mais
il ne faisait pas si chaud et l’eau devait être bien froide. Je me suis
inquiété sérieusement lorsqu’il a commencé à descendre les marches en s’agitant
comme si on le forçait à se baigner. Et puis il s’est mis à nager… alors là je
l’ai suivi, non pas dans l’eau mais sur le bord car on ne sait jamais,
l’hydrocution ça existe et je l’ai
surveillé jusqu’à ce qu’il sorte. J’aurais été bien embarrassé
pour
aller le repêcher et je ne sais pas ce que j’aurais pu faire. Enfin tout
s’est
bien passé et j’ai pu aller ronronner tranquillement dans ses bras quand
il
s’est installé sur le divan du patio. Oui, si je miaule faiblement je
ronronne très bien, je suis imbattable. Hélas ça n’a pas duré car il
s’est fait
attaquer par les moustiques. Voilà les inconvénients de ne pas avoir
assez de
poils sur les bras.
Inquiétez vous !
1 Je suis vraiment en
mauvaise posture. Le patron, très peu présent en ce mois de septembre a laissé un
stock de croquettes bas niveau que
Bernadette m’a distribué largement pour subvenir à mes besoins. Mais je préfère mourir que d’y toucher. Total
je ne mange rien, je dépéris et ressemble à mon prédécesseur. Une pétition est
en ligne pour alerter les responsables. J’espère pouvoir m’en sortir.
2 Le patron semble se bouger un peu.
Encouragé par Laurence, il est allé
renouveler sa réserve de croquettes « One » et me trouver quelques
boites de pâté que j’affectionne particulièrement. Il était temps car j’ai
triste mine. Il paraitrait que je suis dans cet état parce que, quand j’étais
en forme, j’ai
découvert la chasse au
lézard qui me passionnait et de manger du lézard ce ne serait pas
bon pour les chats.

3 Je deviens invisible, remplacé
par ...
Alors que j’accueillais chaque
personne arrivant à la maison en me frottant à ses jambes pour demander
quelques caresses, je suis maintenant devenu invisible, en train de cuver, sans
doute, mon dernier lézard, caché dans un buisson comme pour y mourir ainsi que
Midjin, CJ ou Marcel mon prédécesseur. Je suis rentré ce matin pour visiter ma
gamelle et y manger rapidement mais sans faim, une des boites de pâté achetée
dernièrement. Mais surprise ! Le patron, cette nuit, a été dérangé par un
fracas venant de la cuisine. Il s’est levé et, descendu pour surprendre l’intrus,
c’était un hérisson qui avait renversé ma gamelle après l’avoir vidée. Je vous
laisse apprécier les conséquences d’une maison toujours accessible. En
attendant, je ne vais pas mieux et vous laisse vous inquiéter.
4. Ça se corse ! Je suis
« hospitalisé » comme ils disent. Enfermé dans une cage à la clinique
vétérinaire en attendant qu’un praticien trouve le temps de m’opérer. Laurence
a pris la situation en mains et d’une main de fer, elle m’a coincé dans une
boite spéciale pour faire le déplacement. Autant vous dire que je n’ai guère
apprécié et mes miaulements plaintifs n’ont pas ému le patron qui semblait
pourtant compatissant. J’ai de la fièvre et un abcès à la base de la queue, ce
qui explique ma petite forme. Mais était ce une raison pour m’empêcher de
mourir dans mon coin ?
Ne vous inquiétez plus !
Je suis presque tiré d’affaires.
Au moins provisoirement. J’ai souffert, il faut le dire. Savez vous ce que
c’est pour un chat de devoir subir l’introduction d’un thermomètre là où vous
pensez ?
D’après l’homme de « l’art
des bêtes »appelé communément vétérinaire, j’avais une infection due à une
blessure. Je me suis fait attaquer, je ne vous dirai pas par qui mais ne pensez
pas au hérisson voleur de croquettes…
Maintenant ce n’est pas fini car
il va falloir me faire ingérer des granules antibiotiques pendant cinq jours. J’ai
bien l’intention de me défendre. Et puis comme le patron doit partir dimanche
pour quelques jours encore, je me demande qui va me soigner.
Les étrangetés animales
Oui, j’existe toujours. Le patron
en a fini avec ses périples et il est rentré au bercail. J’ai repris mes
habitudes de le surprendre en sautant sur le bureau où il est en train
d’écrire. Le hérisson est revenu, Bernadette en était effrayée de sa grosseur,
il faut dire qu’il s’est bien régalé de mes croquettes.
J’ai un sosie. La nuit dernière,
le patron a été réveillé par des miaulements (les miens sont inaudibles). Il
descend et me voit en train de fuir. Il ne comprend rien et va ouvrir la porte.
C’est alors que Je rentre et, plus tard, nous avons trouvé mon sosie caché
sous un meuble.
Je miaule très faiblement, je
n’ai toujours pas découvert ma voix. Oui vous avez bien lu ma voix, ma voie,
j’ai toujours l’air de la chercher mais je l’ai trouvée dès le premier jour.
Regarder moi dans les yeux et vous comprendrez ce qu’est la vie. Pour le moment
je reste le compagnon privilégié du patron qui sans moi serait bien seul.
J’ai appris une triste
nouvelle : vingt brebis ont été égorgées lors d’une attaque des loups
(voir
le spot
« Sans Pitié ») Flavie, la sympathique bergère a été horrifiée et
ce par la faute du mercenaire qui a négligé de prendre les précautions
nécessaires.
Elle a pourtant de beaux
chiens mais la violence existe chez les bêtes.


Voir :
Le journal de Pouf (clic)
Je ne suis plus très assidu à mon journal mais
vous m’excuserez, j’ai tellement d’occupations …
Quand je ne dors pas dans un coin
du jardin, je cours à la porte de la maison en attendant qu’on m’ouvre pour
aller faire le plein à ma gamelle. Sinon
je me charge de faire l’accueil et j’accompagne les visiteurs pour faire
le tour du jardin. A tous moments, j’aime me faire caresser mais il ne faut pas
que ça dure … si je montre les dents, je ne suis pas méchant, je n’ai jamais
blessé personne. Je ne me bats pas mais je fais respecter mon territoire, je
fais peur aux autres chats.

Le patron est content, il trouve
que je suis un bon compagnon.

Il ne cesse de me prendre en photos, surtout
quand je m’installe sur son clavier alors qu’il est en train de travailler à
l’ordinateur …
Et puis à certains moments je disparais. On
peut alors me retrouver en train de dormir quelque part enroulé sur moi-même.
Mais je me retrouverai vite dans vos jambes au risque de vous faire tomber ou
de me faire marcher sur les pattes, alors là, je crie si fort que vous pourrez
en avoir une attaque cardiaque.
Ah je vais vous dire aussi que je
suscite chez mon patron des réflexions métaphysiques. Il est bien certain que
j’ai de la sensibilité mais de là à savoir si j’ai une âme, il se demande si je
garde de l’affection pour lui ou pour n’importe qui. Si vous avez des réponses
il sera bien aise d’en profiter.
J’espère que vous me suivez bien.
J’ai eu des réponses à mes dernières questions (oui j’ai une âme) mais je sais
que sur Internet on se lasse vite, on aime que ça change tout le temps, ce qui
est passé n’a plus d’importance, seulement le futur immédiat qui compte or pour
un chat c’est uniquement le présent qui a de l’importance.
Moi j’accueille tout le monde à l’Escoubaïre,
sans faire de différence, il suffit que l’on m’accorde quelques caresses. Si
vous voulez jouer avec moi, je suis d’accord, je fais semblant de mordre mais
je n’ai jamais blessé personne. Quand j’en ai assez, je m’en vais. Je suis
fatigué ? Je me pose, là où je suis, je dors n’importe où. J’adore faire
la chasse aux mouches et j’arrive à en attraper quelques unes. Je guette aussi
les lézards mais en général ils se méfient et sont plus rapides que moi. En somme,
si je ne suis pas le patron, je suis le maitre des lieux et je ne gêne
personne.
Mister Pouf
Pour ajouter au drame, c’était le
2 novembre, le jour des morts …
Mystère ! Pouf était
introuvable. Ni dedans ni dehors. Deux
jours, deux nuits de tranquillité pour les occupants de la maison qui pouvaient se déplacer sans
crainte de chuter à cause de mes intrusions dans les jambes et le patron de
taper tranquillement sur son ordi ( je me rattrape depuis, j’ai sauté dix fois
sur le bureau pour douze lignes écrites). Je m’étais fait voir une dernière
fois en compagnie de Zigounette que j’avais coursée jusque chez elle. Puis plus
rien, pas de visite à la gamelle.
Figurez vous que Maloum avait
fait des invitations. Jean Phi et ses femmes (Cordula et Marie Jo), ce n’est
pas rien. Au menu, coucous poulet dans les règles de l’art, obligatoire. Horreur, il manquait des oignons.
Heureusement, Bernadette, à distance, sauve la situation en lui proposant les
siens situés dans les toilettes. Sans hésiter, il y court. MAIS, je le suis et me
retrouve enfermé sans que mes miaulements plaintifs n’éveillent l’attention de
qui que ce soit.
L’orage de cette nuit, la
tempête, les fuites d’eau du toit sur le lit du patron m’ont délivré en
poussant ce dernier à intervenir en passant par chez Bernadette.
Un chat de cirque
Oui le temps passe ! Nous
sommes déjà en décembre, tout le monde me connait à l’Escoubaïre et dans le
voisinage. Je suis incontournable. Je n’en fais qu’à ma tête, il parait que je
passe pour un agité, je ne fais qu’entrer et sortir et comme je ne peux pas
ouvrir les portes, j’attends patiemment que quelqu’un se présente et je lui
file entre les jambes au risque de provoquer la chute. Mais ce n’est pas tout,
quand je suis repu, je dois être caressé, alors je m’impose et saute à
l’improviste sur le bureau quand IL est en train de taper sur son clavier.
C’est alors la comédie, soit IL me caresse trop fort soit il me jette mais
c’est moi qui ait le dernier mot en sautant de nouveau… Sivi, qui a de bonnes
idées en général, a proposé de me transformer en chat de cirque. Comment
dois-je le prendre ? Je ne sais pas ce que vous en pensez mais ce serait
plutôt un manque de respect de sa part.
Et le patron, IL perd la
tête ! Heureusement que je ne suis pas loin. Tiens je vais vous dire. Tout
à l’heure j’avais dicté tout un passage sur ce que je devenais et bien il a
suffit qu’une de ses petites copines arrive et il laisse tout en plan sans
sauvegarder. Rien ne reste, il faut tout recommencer…
Voilà bien longtemps que vous
n’avez plus de quoi lire, chers lecteurs, fidèles et assidus ! A croire
que je n’existe plus … Et bien détrompez vous, je règne en chat autonome et
indépendant à l’Escoubaïre. (voir le
Journal
)
Ne vous méprenez pas sur la
photo qui
apparait , je ne suis pas aussi princier que j’en ai l’air …
Les chatières ça n’existe pas
ici, j’exige donc que, plusieurs fois par jour on m’ouvre la porte soit pour me
faire entrer soit pour sortir. C’est la contrainte principale car même si je
vis à l’extérieur mes croquettes n’y sont pas.
Des banalités, vous me direz mais
qu’y a-t-il d’important dans la vie si ce n’est la vie d’un chat ?
Je vais vous parler d’un sujet
particulièrement pittoresque que j’ai pu observé et probablement inattendu
c’est le couteau du patron. Un Opinel commun que l’on a toujours vu ici parait
il. Je crois que c’est l’objet le plus respecté dans la maison. Il a une place
particulière et le pauvre homme est malheureux lorsqu’il ne le trouve plus.
Vous ne pouvez pas imaginer mettre le couvert sans penser à placer d’abord cet
outil à la droite de l’assiette attribuée à ce vieux maniaque. C’est vrai qu’il
coupe bien, parait il, il est de tous les services, couper les légumes, racler
les carottes, égorger les pigeons (il a fait ça, j’ai entendu dire et Maloum
aussi ) , étaler du beurre sur le pain, j’en oublie certainement. Donc
j’insiste, ne vous avisez pas d’oublier de demander des nouvelles du couteau.
Flavie nous communique sa collection de façon
à être sure, dit elle, d’en avoir un chaque matin.
Mon problème est que je ne sais jamais trop quoi faire. Quand
je suis dehors je fais le cirque pour rentrer et quand je suis dedans … Je ne
peux pas lire, pas dormir tout le temps alors, comme maintenant alors que le
patron tape sur son clavier, j’accepte de rester tranquille un moment, bien
installé sur ses genoux en ronronnant. Mais ça ne dure pas, ça m’énerve de voir
les doigts bouger et ne pas pouvoir me lécher à mon aise. Alors je tente une échappée avant de me laisser
convaincre de rester encore quelques instants pour me faire caresser. Imaginez
des caresses acrobatiques. Il me tord le cou, me malaxe le dos…
C’est plus fort que moi il me
faut passer à autre chose. Je me frotte à sa barbe et monte sur le bureau pour
aller mâchonner les feuilles de canne à sucre qui attendent la belle saison
devant la vitre. Le patron, patient, il
est content, je lui tiens compagnie mais attention ! Si une mouche passe à
ma portée je m’agite en risquant des catastrophes.
C’est arrivé :
5454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454545454 j’ai voulu coopérer, donner un coup de patte
au clavier et la mouche est toujours là …
Oui le temps passe et je vais
bien, merci !
Dernièrement, Antonine m’a
surpris en train de me prendre pour une grenouille, dit elle …
C’est le patron qui ne va pas
très fort en ce moment. Il aurait des vertiges, des étourdissements qui
viendraient de problèmes digestifs ou cervicaux. Il a scié une branche l’autre
jour, avec une scie manuelle, ça faisait de la peine à voir. Bon, on ne va pas
en faire un drame mais tout récemment il s’est retrouvé par terre au milieu du
chemin, s’étant heurté le pied sur un petit obstacle alors qu’il courrait
chercher son courrier dans la boite aux lettres. Il s’est relevé la tête en
sang, moi je ne voulais pas voir ça et c’est la femme de ménage qui l’a
recueilli. Alors tout le monde s’est affolé mais trop tard, il était déjà guéri.
Vraiment, nous les chats, ne faisons pas tant d’histoires, quand c’est le
moment, nous allons mourir dans un coin et on n’en parle plus.
Voir les pages "Février" :
clic
Voir :· Pourquoi Pouf
Il y a des jours où je ne sais
plus où est ma place. Quand je suis dedans, je cherche à sortir et quand je
suis dehors je veux rentrer. Mais si personne ne m’ouvre j’attends patiemment.
Je suis aussi bien installé sur le canapé du bureau que tourner autour de la
maison. En fait tout me convient, vraiment je ne suis pas difficile, je suis
bien partout et nulle part. Les caresses, je n’en demande pas mais le patron ne
se gêne pas pour me torturer à l’improviste et j’aime bien. Il sait ne pas faire
mal et j’adore me défendre. Je ne manque pas de souplesse et ne suis pas comme
le tuyau d’arrosage qui lui crée du souci en ce moment.


Je vais vous parler du patron, je
suis sûr que ça vous intéressera plus que mes histoires de chat qui sortent de
sa tête. En ce moment, il est complètement préoccupé par de drôles d’idées, il
dit qu’il va mourir un jour. La bonne blague,
comme je vous le disais récemment, ce n’est
pas le genre de souci qui nous préoccupe nous les chats mais alors lui, c’est
une idée fixe. Il faut donner un sens à sa vie même si le sens obligatoire n’existe
pas. Bon, je soupçonne que vous êtes comme moi, vous préférez ronronner
tranquillement en attendant que ça passe.
· ...
Confinement
On vit une drôle d’époque !
Les hommes, maîtres de l’univers, se croyaient tout permis jusqu’à présent. Sans
vergogne, ils exerçaient leur pouvoir sur la nature et les animaux en
particulier en pensant peut être qu’ils pouvaient faire n’importe quoi. Voilà
qu’un être infiniment petit, qu’ils appellent Corona virus, les tient en échec et
menace leur sécurité. Alors ils prennent des mesures extravagantes. C’est la
guerre parait il ! Pour moi, tant que j’ai mes croquettes, ça ne me
trouble pas.
Sans trop de respect pour moi, voilà
ce qu’écrit le patron :
« Oui
nous sommes confinés. Je suis amené à filmer mon arrière petite fille se balançant
avec sa mère, à 50 m de distance, à travers la vitre...
Les jeunes ne plaisantent pas !
Enfin pour les premiers jours, on verra si ça dure comment ça va tourner.
Plutôt
qu'à St Jacut, en Bretagne, où je devais aller pour une session Poursuivre, je
fais du jardinage comme d’habitude, c'est un autre genre de retraite. C’est le
moment, le printemps arrive ! Préparer les plates bandes, semer les petits
pois, planter les dahlias.... Et Pouf qui ignore tout ne s'occupe des plates
bandes que pour y aller poser sa crotte... Il va falloir que je trouve une aide
plus efficace. »
Voilà ce qu'il dit de moi Pouf :
"Tout mouillé (oui il a plu pendant deux jours d’un crachin normand), il vient
faire son câlin du soir. Pour se manifester, il a la fâcheuse habitude de
monter sur le bureau, ce qui n’est guère pratique pour travailler à
l’ordinateur. Il finit par accepter de s’installer sur mes genoux mais en
général ça ne dure guère car il s’énerve de voir les doigts s’agiter sur le
clavier. Patient cependant, il attend en
ronronnant que je le mette dehors pour la nuit. Le matin, je le retrouve en
premier. Il attend que je lui ouvre une des portes en manifestant son
impatience d’un miaulement inaudible. Il mangera de bon appétit ses croquettes
agrémentées d’un peu de pâté en boite.
Il aime jouer et se défend sans fuir devant
mes attaques plutôt sportives. Il semble n’avoir aucun sentiment de méfiance ou
de reconnaissance. En cas d’intrusion de chats ou chiens étrangers, il défend son
territoire hardiment et ce sont les croquettes qui semblent avoir le plus d’importance
dans sa vie."
Je confirme.
Je ne suis pas toujours inspiré pour raconter les aventures de Pouf, dit le
patron, alors je lui laisse la parole...
« Un fait certain est que je suis très attachant tout en restant
indépendant et peu prévisible. J’aime me faire caresser à la limite de la
brutalité, ce qui devient un jeu d’attaque défense que j’abandonne rapidement
mais sans m’éloigner. Mis à part mon déjeuner du matin que je prends en
ronronnant si fort que le patron, pourtant dur d’oreille, m’entend même à
l’autre bout de la pièce. J’aime la
compagnie et je suis volontiers le jardinier (non je ne suis pas le jardinier, grand
bien fasse au jardin, je fais la police seulement, gare aux petits oiseaux ) je
le suis dans ses nombreux déplacements. Je l’accompagne même quand Il va ,
pour une cause ou pour une autre, chez les voisins, disons les voisines.
J’adore trouver des situations inattendues. Ainsi ma dernière trouvaille a été d’aller
réveiller le patron dans son lit le matin et de lui faire un gros câlin. Il était
6.30 am et il a trouvé que c’était un peu tôt »
Me revoilà
Vous devez me maudire !
Rester si longtemps sans donner de mes nouvelles … Je n’y suis pour rien. C’est
le patron qui était en manque d’inspiration. Et pourtant, j’en aurais à vous
raconter ! Au point que je ne sais plus par où continuer.
Commençons par la dernière (je
suis très bon pour les jeux de mots … En fait je devrais dire « Je suis
très bonne » car envers et contre tout, je suis une chatte, le patron n’y
connait rien et vue l’opération que j’ai subie, il n’y a guère de différence
pour le sexe). Ce matin donc, je ne suis pas allé réveiller le patron comme à
l’ordinaire, je me payais une grasse matinée dans un coin confortable en
digérant un lézard que j’ai réussi à attraper la veille. Ces petites bêtes sont
très dures à passer vous le savez sans doute. Vers 14h ne m’ayant pas vu(e …)
de la matinée, le patron commence à s’inquiéter. Oui il lui faut plusieurs
heures d’absence pour s’apercevoir que je lui manque … Alors, il ameute le
voisinage et c’est tout juste si les
pompiers ne sont pas arrivés. « Je n'ai pas vu Pouf depuis hier soir. Je
crains qu'il ne soit enfermé quelque part. » Il n’avait qu’à faire un tour
de jardin pour me découvrir dans mon trou. Rappelez-vous cette chanson pour les
enfants du lapin qui mange les salades dans le jardin :
« Tirant sa moustache, le
fermier passe et repasse, cherchez moi coucou coucou, je suis caché dans un
trou. »
Moi je ne me cachais pas et, avec
un peu de retard, j’ai eu droit à quelques croquettes supplémentaires et une
cuiller à café de pâté en boite.
« Heureusement, qu'il y a la
vie de Pouf comme un baume de paix... »
C’est écrit « yé »
une amie du patron. (Langage de Pouf, miaulement plaintif, traduisez « C’est
écrit par Monique »)
Bien modestement, je dois dire,
je suis persuadé que ce sont les humains qui ont des leçons à tirer de notre
art de vivre
le temps qui passe.
Voir les dernières photos de Pouf dans les
pages de juillet 20
à suivre ...