Je reste
vraiment impressionné par les aventures en Mongolie et dans le désert de Gobi de Eliott. le nouveau
copain de Yaël. Je me méfiais des folies de jeunesse de cette génération qui n’a
pas connu d’émotions fortes et les périodes dramatiques du siècle dernier. Dans
l’insécurité et malgré les états d’urgence, même prolongés, nous n’approchons
pas des millions de morts des tranchées de 1914, la Shoah, ou la bombe
atomique. Ma génération, elle, reste marquée par la guerre d’Algérie. J’estime
que les attentats actuels ne sont que des accidents plus ou moins graves en
comparaison.

Je dois
reconnaître que ce jeune homme « qui ne la ramène pas » et que j’ai
eu le plaisir de rencontrer, mérite
notre admiration. Il écrit bien, son récit « Nomade » est un petit
chef d’œuvre. Sa traversée du désert de Gobi est hallucinante :
« Pendant 34 jours j’ai marché 700 kilomètres, seul, en autonomie totale
avec l’inquiétude permanente de ne pas trouver assez d’eau » Je ne citerai
pas les passages tous bouleversants comme ses nuits sous la tente et dans la
tempête en s’attendant à chaque instant être emporté par le vent. Ou encore,
mourant de soif, il s’arrête devant un puit sans aucun moyen de tirer l’eau à
six mètres plus bas. Comment arrivera t il à survivre, c’est la question que
l’on se pose à chaque page bien que, si on le lit, c’est qu’il en est revenu et
je l’ai vu en pleine forme. Il décrit les péripéties de son voyage en y mêlant
des réflexions philosophiques qui donnent une idée de ce que peut être un
périple seul, au bord de la folie et déterminé à réaliser honnêtement son
projet, acceptant de partager, miné par la faim, les invitations au repas mais refusant
les aides qui lui sont, à l’occasion, proposées. Il dit avoir vingt deux ans
dans le livre, pour moi qui en aie presque quatre fois plus il est
effectivement presque un enfant, c’est encore plus méritant.
J’apprécie
beaucoup ses poèmes et ses réflexions très sages comme ces lignes sur le désert
(il allonge l’illimité, étend l’éternel et prolonge l’infini) et aussi sa
reconnaissance pour ces gens qu’il a rencontrés qui, par leur bonne humeur,
l’ont conforté dans sa démarche.
On peut voir en ligne son film
Nomade (35 min):
clic et Ultimate Mongol journey (5 min30):
clic
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