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12 mars 2008

Le père Christophe.


Je suis allé voir le père Christophe qui est rentré à la fraternité. Souriant, sur un petit lit à l'infirmerie, il semble vivre une sorte de calvaire qui devrait, selon lui, le conduire à la fin imminente de ses jours.
Comme lors de ma visite à la clinique pendant l'office télévisé de dimanche matin (son camarade de chambre m'avait presque barré la porte d'entrée par peur de sacrilège sans doute, croyant le saint homme en prière), je lui ai proposé de tenter de le soulager. Je sais qu'il apprécie mes massages. Il était un de mes premiers patients quand je me suis installé à Aix en 1975.
C'est un roc ! Grand et fort, il est, grâce à sa robuste constitution passé au delà de multiples ennuis tout au long de sa belle vie. Outre son engagement religieux chez les Franciscains, il appartient à une famille nombreuse (16 enfants, je crois me souvenir) et célèbre.
A 22 ans en 1943, il est déporté avec quelques uns de ses frères et il vivra l'enfer des camps. Il en est revenu affaibli et sujet aux rhumatismes en particulier.
J'ai voulu aussi récupérer les lunettes que je lui avais prêtées dimanche . Il avait été hospitalisé d'urgence sans aucune affaire personnelle suite à des souffrances atroces dues à une embolie dans la jambe droite.
Celles qui ressemblaient à celles prêtées ne me convenaient pas. Je me résous à abandonner la partie et me consacre à ma tâche. De son côté, dans le silence, le père semble marchander avec "Le Seigneur". Avec succès, apparemment, car à la fin du soin je trouve les lunettes à côté de lui, dans un étui que je n'avais pas repéré.
Les homélies du père. clic

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Un grand père, amateur de jardin et pratiquant le yoga.