Avec lui disparaît tout un passé depuis 1976 que nous nous connaissions. Il venait du Maroc alors que nous étions depuis un an à Aix Célony. Il avait la fonction de responsable de la chapelle où nous emmenions les enfants le dimanche. Ils s’en souviennent les garnements que nous n’arrivions pas à tenir et qui n’avaient aucun respect pour les choses sacrées … Tenaient ils de leur père ? En tous cas, s’ils ne prenaient pas le bon chemin, lui se rapprochait de Dieu en soignant le pasteur.
Celui-ci avait mal dans le dos, souffrant de rhumatismes, séquelles des privations subies en tant que déporté.
C’est Christophe qui a présidé les grandes cérémonies familiales : le mariage d’Anne Françoise ou Jean Philippe, le baptême des petits.
Depuis je me suis toujours tenu à proximité de lui en préférant ses homélies surréalistes aux offices paroissiaux. Avec Jean Marie, les deux anciens sont restés les piliers de la fraternité franciscaine de Celony et lui savait bien qu’il ne survivrait pas longtemps à un déplacement exigé par les nécessités de l’organisation « Provinciale ».
Comme celle de 1945, il implorait la libération depuis longtemps. Il vient de l’obtenir.
Ce mardi 31 je n’ai que des mots vides pour parler de Christophe. C’est pour moi une présentation, une présence de Dieu qui s’en va. Il s’acharnait à nous faire passer une idée qui me paraissait surréaliste, éthérée mais belle en fin de compte. Aujourd’hui je dirais que Dieu se situe entre le + et le -.
Il est parti rejoindre ses croyances, dit JPhi ? Cette expression qui me parait impropre, réductive, n’est en fin de compte pas plus mauvaise qu’une autre.
Voir aussi "le départ d’Août 2008" : clic
Les derniers mois de Christophe : clic